Un week-end à trois heures de Paris
Le Havre et Etretat, sur la côte d’Albâtre
Monet, Boudin, Sisley… ils se sont laissés emporter par la beauté des bocages normands et des falaises de la côte d’Albâtre. Et si Maupassant dépeignait bien la rigueur de son pays, le pays de Caux sait être doux et accueillant avec ses valons verdoyants, ses pommiers en fleurs au printemps et ses villages élégants.
Entre Le Havre et Dieppe, le bord de mer est géographiquement le plus proche de la capitale – Le Havre n’est qu’à 2h30 de Paris en voiture.
Le spectacle commence par le littoral : la côte doit son nom aux falaises de craie blanche qui plonge dans une mer verte. A Etretat, la vue est à couper le souffle. Ses arches et ses falaises sont l’un des patrimoines naturels les plus visités en Europe. Découvrez aussi les charmantes maisons du XIXe siècle, alors que les bains de mer devenaient une habitude parmi les gens de la bonne société. Offenbach y fit même construire sa villa. Au Clos Lupin, dans la belle maison de Maurice Leblanc, retrouvez tout l’univers du gentleman cambrioleur.
La Côte d’Albâtre est un pays gourmand ! Côté mer, les ports des plus réputés fournissaient traditionnellement le hareng, la coquille Saint-Jacques, les huîtres… Sucré ou salé, on accommode beaucoup à la délicieuse crème du pays, comme la fameuse tarte aux pommes normande, à déguster avec un petit cidre, ou, pourquoi pas, du Calvados. Miam, que c’est bon !
On l’oublie souvent, mais nous, on l’aime : très abimée par la Seconde guerre mondiale, la ville du Havre est un incontournable pour son style architectural. Son architecture est classée au Patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO. Redessinée par Auguste Perret, Le Havre renaît dans les années 50 et 60 sous les traits de la modernité et de l’efficacité. Les lignes graphiques inspirent encore les artistes contemporains comme Oscar Niemeyer et Jean Nouvel. Notre vrai coup de cœur, c’est la piscine les bains des Docks. Et pour admirer un bel équilibre entre lignes contemporaines et paysages impressionnistes, rendez-vous au musée d’art moderne MUMA.
Voir d’un nouvel œil le patrimoine industriel de Lille
Changez de regard sur Lille et ses alentours ! Hormis la beauté de la ville et ses grands incontournables, Lille et son agglomération se renouvellent et donnent à voir le patrimoine industriel avec un nouvel œil. Les terrils, les hauts fourneaux et les cheminées des manufactures prennent un beau virage et sont aujourd’hui revalorisés en centres d’art, de culture, en espaces de vie ou en tiers lieux.
Roubaix, la ville aux mille cheminées fut la capitale mondiale du textile. En crise après les années 70, elle a su se réinventer et donner de la poésie aux sites qui ont fait ce qu’elle est : Le musée de la piscine et sa très belle piscine art déco est dédié à l’art et à l’industrie. Il raconte aussi comment, au début du siècle, le maire mit en place une politique sociale d’hygiène et de soin. La Manufacture, la Condition publique, la Motte bossu, le Non Lieu… hybrides, chargés d’histoire, les sites industriels révèlent une identité bien vivante et toujours plus créative.
Une balade sur un terril, ça vous dit ? A Loose-en-Gohelle, près de Lens, vous pourrez grimper sur les terrils jumeaux. Ils sont connus comme les plus hauts d’Europe, avec 186 m. Fermé en 1986, la sinistre montagne de déchets miniers est aujourd’hui devenue un bel espace naturel ! Aux pieds des terrils, le carreau de l’ancienne fosse d’extraction 11/19 est classé au Patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO : à l’intérieur, vous verrez encore les machines, comme un voyage dans le temps. C’est très émouvant.
Pour encore plus de verdure, rendez-vous au terril de Pinchonval, le plus long d’Europe.
Orléans, le patrimoine dans un écrin de nature
Au bord de la Loire, entre la forêt d’Orléans, la Beauce et la Sologne, Orléans est une ville majestueuse installée dans un écrin de verdure. Capitale du royaume au Ve siècle, Jeanne d’Arc la libéra des anglais en 1429, pendant la guerre de Cent ans. La ville lui voue encore toute sa reconnaissance, comme en témoigne les traditionnelles fêtes johanniques. Passionnés d’histoire, bienvenue à Orléans !
Quelques vestiges antiques et médiévaux subsistent, comme une enceinte gallo-romaine et la Tour Blanche, le Chatelet, le château de la Source. Mais c’est surtout la Renaissance qui marqua l’architecture de la ville.
Dans la vieille ville, les belles maisons à pan de bois montrent encore la prospérité de l’ancien quartier des marchands.
Les nombreux hôtels particuliers témoignent quant à eux de la prospérité de la ville. L’hôtel Groslot date du XVIe siècle, et fut la demeure du bailli d’Orléans. Il logea les « stars » de l’époque – Charles IX, Henri III, Henri IV, Marie Stuart – dite « La Sanglante » et Catherine de Médicis. Sa façade de brique rouge cache des salons luxueux au raffinement qui traverse le temps. A visiter !
Hôtel de la Vieille intendance, hôtel de la Motte-Sanguin, hôtel des Créneaux… on ne sait plus où donner de la tête.
Lors de votre balade en ville, passez par la rue d’Escure pour ses immeubles du XVIIe et XVIIIe siècle, et la longue rue de Bourgogne pour son mélange de style. C’est par là que Jeanne d’Arc entra dans la ville.
La cathédrale Sainte-Croix d’Orléans domine la rue Jeanne d’Arc, et du haut de ses 106 m, compte parmi les 5 plus grandes cathédrales gothiques de France. Elle est un archétype du style.
Avec les enfants : La balade en bateau
Du côté des petits, les visites historiques peuvent être un peu longue. Allez, emmenez-les en balade sur la Loire ! De nombreuses compagnies vous propose des excursions en bateau traditionnel, plus ou moins longues, à Orléans et autour. Retrouvez toutes les balades sur le site de l’office de tourisme d’Orléans
En goguette à Tours
On se la coule douce, à Tours. Entre la Loire et le Cher, la vieille ville est à la fois un plaisir pour la balade et pour les yeux.
Elle fut une puissante cité romaine au IVe siècle, dotée d’un amphithéâtre, d’un temple et de thermes romains. Vous pourrez visiter, dans le centre historique, derrière la cathédrale les vestiges de l’amphithéâtre et du temple. Au Moyen âge, Tours devient un haut lieu de pèlerinage pour tout l’Occident chrétien : promenez-vous dans les rues pavées piétonnes jusqu’à la place Plumereau et ses belles maisons à colombages et à pans de bois. Rue du commerce, Foire du Roi dans le quartier Colbert… le passé médiéval est toujours présent, et s’accorde parfaitement avec les petits cafés branchés prisés par les étudiants. Et qui dit « ville estudiantine » dit « on s’assoit et on profite ! »
Pour boire un verre quand les beaux jours sont de retour, nous ce qu’on préfère, c’est la guinguette de Tours-sur-Loire, sur les bords de Loire. On boit, on danse, on fait la fête, c’est la tradition qui se perpétue.
Basilique Saint-Martin, cloître le la Psalette, Cathédrale St-Gatien… les styles et les époques se rencontrent, profitez d’une visite guidée pour mieux saisir l’histoire de la ville.
Le musée du Compagnonnage vaut la visite rien que pour son site : installé dans l’ancienne abbaye bénédictine Saint-Julien de Tours, on peut encore admirer les porches romans et le chevet et les ouvertures gothiques. Le musée retrace quant à lui tous les trésors du travail du cuir, du métal, de la pierre… toute la magie créée par les mains des Compagnons du tour de France.
Le jardin botanique, le jardin du musée des beaux-arts, l’île Simon sont l’endroit idéal pour oublier la ville et se ressourcer dans la nature. L’été, quand il fait chaud, la fraîcheur y est la bienvenue.
« La Touraine me fait l’effet d’un pâté de foie gras où l’on est jusqu’au menton, et son vin délicieux, au lieu de griser, vous bêtifie et vous béatifie. » Balzac dans la Lettre à Victor Ratier, 21 juillet 1830
Dijon, la capitale de la Bourgogne
Bon, d’accord, Dijon est à plus de 3h de la capitale. Mais la ville reste l’endroit idéal pour passer un week-end en dehors de Paris ! Classée ville d’Art et d’Histoire, son centre-ville est classé au Patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO.
Le vieux Dijon s’organise à l’intérieur et autour d’un ancien castrum gallo-romain. La majorité des ruelles du centre-ville sont piétonnes : vous pourrez facilement admirer les maisons médiévales, les très beaux hotels particulier de style Renaissance et les très nombreux édifices religieux, tantôts romans, tantôts gothiques.
Pour ne manquer aucun incontournable de la ville, l’Office de tourisme propose le parcours de la Chouette, en visite guidée soit sur livret disponible à l’Office, soit en appli téléchargeable, à partir de 3,5€ . Rue des Forges, hôtel de Vogué, hôtel de Berbis… vous cheminerez en 22 étapes de rues charmantes en hôtels particuliers, en suivant au sol les flèches à la chouette, jusqu’à la fameuse rue de la Chouette, dans laquelle, à l’angle de l’église Notre Dame se trouve la fameuse chouette. N’oubliez pas de la caresser, ça porte bonheur !
Le Palais des Ducs de Bourgogne abrite aujourd’hui l’hôtel de ville. Il est dominé par la tour Philippe le Bon, du XVe siècle, qui offre une vue panoramique sur la ville.
Vous aimez manger ? Ça tombe bien, Dijon est une capitale gastronomique. Elle comptabilise 5 restaurants étoilés pour bien boire et bien manger. Goûtez à toutes les saveurs de la moutarde, elle en a tellement ! Aux vins de Bourgogne s’associent les plats traditionnels bourguignons : le bœuf, les escargots, les œufs pochés à la sauce meurette, le coq au vin, la pôchouse… Au sens comme au figuré, vous ne resterez pas sur votre faim.