Visiter Heidelberg : un voyage dans le romantisme allemand
On dit qu’elle est la capitale romantique de l’Allemagne… Sur les pas de Goethe, Robert Schumann ou Victor Hugo, votre séjour à Heidelberg révèlera tout le charme de la ville et de ses flâneries. On dit même que c’est le Neckar, sa rivière, qui a inspiré Mark Twain dans la création de son roman Huckleberry Finn.
Elle compte parmi la destination préférée des Allemands sur leur territoire, probablement grâce à sa vieille ville historique. Pour bien visiter Heidelberg, perdez-vous dans ses petites rues piétonnes, admirez les hautes maisons aux murs crème et aux toits rouges… Les petites places, les bistrots et les cafés - parfois assaillis de touristes- n’en sont pas moins charmants. Au cœur du centre-ville, l’église du Saint-Esprit ou Heiliggeistkirche date des XIVe et XVIe siècles. Plus loin, l’église des Jésuites est en pur style baroque : vous retrouverez de nombreux bâtiments baroques allemands lors de votre découverte, d’aucuns prétendent que c’est de ceux-là que vient le charme romantique de la ville… D’autres disent plutôt que tout vient plutôt du château d’Heidelberg, comme un phare du romantisme allemand.
Schloss Heidelberg, le château d’Heidelberg
Le Schloss Heidelberg est effectivement le symbole majeur de la ville, et avec elle, de tout l’esprit romantique allemand. Le plus connu des châteaux allemands domine la ville et offre un beau panorama sur la vieille ville, la vallée du Neckar et ses côteaux boisés.
Le château de Heidelberg fut édifié entre le XIIIe siècle et le XIVe siècle, et connu de nombreuses avaries au cours de siècles : foudre et incendies, guerres et bombardements… la résidence des princes-électeurs palatins est aujourd’hui en ruines. Elles sont encore bien conservées et témoignent bien de la majesté de l’ancien château. Les styles gothique et Renaissance se côtoient, sur les façades vides qui n’abritent plus aucun bâtiment. Le désœuvrement, les vestiges du passés et la belle allure ont marqué au XIXe, les esprits romantiques. Promenez-vous sur les terrasses, dans les splendides jardins, et découvrez une signature de la culture locale : le plus grand tonneau du monde ! Du haut de ses 9 mètres, il rappelle la longue tradition viticole de la ville, installée dans le vignoble du pays de Bade.
Encore une autre curiosité du Schloss Heidelberg : le musée de la Pharmacie appartient aux nombreux musées thématiques – et parfois farfelus – de Heidelberg. Sous les voutes des plafonds, on découvre de merveilleuses collections d’apothicaires rangées dans de beaux meubles baroques. Faïences, porcelaines, herbes et remèdes… les savoirs-faires ancestraux se rencontrent dans une ambiance presque magique. Façon « cabinet de curiosité », la visite est passionnante.
Le plus avec les enfants : la montée en funiculaire
Vous pourrez accéder au château directement du centre-ville, de la place Kornmarkt : la montée en funiculaire est rapide et offre de beaux points de vue sur la ville, elle plait toujours aux enfants qui ne sont pas toujours de grands marcheurs. Le ticket du funiculaire comprend la visite de la salle du tonneau et du musée de la pharmacie. Tarifs, périodes et horaires d’ouverture, retrouvez toutes les informations pratiques sur le site du château d’Heidelberg.
L’université de Heidelberg
Au cœur de l’histoire de la ville, l’université de Heidelberg est aussi installée dans le cœur géographique de la ville. La plus ancienne des universités allemandes fut fondée en 1386 et marqua l’histoire au XVIe siècle comme haut-lieu de la réforme protestante. Toujours plus grande et plus puissante, elle s’étendit en plusieurs bâtiments au cours des siècles et aujourd’hui, s’étend dans toute la ville, faisant d’Heidelberg une vaste cité étudiante.
Tout commence historiquement sur la Universitätsplatz, la place de l’Université, près du couvent des Augustins où se tinrent les premiers cours. La « vieille » université côtoie la « nouvelle » université, la maison des instituts… et à deux pas, l’on trouve la grande bibliothèque, l’institut de droit, l’institut de langue… Ne manquez pas le Palais Boisserée, sur Karlplatz, l’institut d’étude germanique, reconnaissable à ses traits baroques. Il accueillit l’étudiant Goethe.
Le cachot des étudiants de Heidelberg
Sur Augustinergasse, près de la place de l’Université, entrez dans la légende estudiantine en visitant le cachot des étudiants. Aujourd’hui converti en musée, le Studentenkarzer servait à enfermer les étudiants un peu trop turbulents, jusqu’en 1914. Soirées un peu trop arrosées, tapage nocturne, trouble à l’ordre public, lâcher de cochons en centre-ville… les étudiants justifiaient déjà leur réputation au XIXe siècle, et étaient mis au cachot pendant quelques jours, voire quelques mois pour les faits les plus graves. Pour certain, le passage par la case « prison » devenait même un honneur, et le défi est parfois devenu un rite de passage pour intégrer certaines fraternités universitaires. Les anciens ont encore beaucoup à nous apprendre…
Un lit, une fenêtre à barreau : la sobriété devient parlante en lisant les graffitis qui tapissent les murs. Et ce n’est pas parce qu’ils étaient isolés qu’ils manquaient les cours. Ils avaient l’obligation de suivre les cours, et de travailler, bien sérieusement, installé au petit bureau prévu à cet effet. Le cachot des étudiants reste aujourd’hui dans les plus grandes légendes de la vie estudiantine. Comptez 3,5 € à 4 € l’entrée, pensez à réserver à l’avance, l’entrée est en nombre très limité, par période de 15 minutes.
Le Philosophenweg d’Heidelberg, le chemin des philosophes
Hegel, Arendt, Jaspers, Gadamer, Feuerbach comptent parmi les philosophes les plus illustres, étudiants ou professeurs de l’université d’Heidelberg. Ils ont très probablement emprunté le célèbre chemin des Philosophes, le Philosophenweg de Heidelberg.
De l’autre côté de la rivière, après avoir traversé le vieux pont, il grimpe dans la verdure au-dessus de la ville. De là, la vue s’ouvre sur la rivière, la vieille ville et sur le château : sortez l’appareil photo ! Il s’appelle ainsi car il a vu passer nombre de savants, professeurs et étudiants de l’université, qui s’y promenait pour se détendre et prendre l’air. Plus doux qu’ailleurs, le climat est ici propice aux espèces végétales méridionales : pins, cyprès, genêts… les amoureux de l’endroit vous diront qu’ici, tout fleurit plus vite que dans la vallée.
L‘alte brücke de Heidelberg, le Vieux pont de la ville
Reliant l’échappée poétique du chemin des Philosophe aux rumeurs paisibles de la vieille ville, l’alte brücke de Heidelberg enjambe le Neckar depuis 1788. Il succède à 9 ponts depuis le XIIIe siècle, réutilisant quelques vestiges de fondations encore solides, comme en témoigne sa porte Sud, qui se dresse depuis le Moyen âge.
A droite de l’Alte brucke, du côté du chemin des Philosophes, rendez-vous sur la terrasse Nepomuk, un haut lieu de rendez-vous pour les âmes romantiques. Les amoureux y accrochent leur cadenas pour sceller leur amour à la pierre des amoureux ; la Heidelberger Liebesstein. Si vous ne vous êtes pas perdu dans les yeux de l’amour, pensez à jeter un coup d’œil du côté du château : ici aussi, la vue est charmante.
Et pour déclarer votre flamme, la tradition d’ici veut que l’on offre un « baiser d’étudiant », un Studentenküss . Le petit chocolat gourmand fut créé à cet effet, et la coutume perdure depuis 1863. Délicieux !