Visite en Camargue

Entre Arles, Marseille et Aix-en-Provence, le parc naturel régional de la Camargue s’étend de paysages sauvages en terre de tradition. Promenades à cheval dans les marais, dégustation de spécialités, visites d’une manade… vous n’allez pas vous ennuyer.
24 janvier 2024

Le parc naturel régional de Camargue, sauvage et vivant

A partir de Marseille, d’Arles ou d’Aix-en-Provence, vous êtes aux portes de la Camargue, une région naturelle qui semble hors du temps.

Entre ses bras, le delta du Rhône crée tout un monde. La zone humide s’étend sur près de 150 000 ha de marais – les « roubines », de zones sableuses, de steppes salées – « sansouires » - abritant une faune et une flore exceptionnelle, ce qui lui vaut son classement comme réserve de Biosophère par l’UNESCO. Elle est la première zone française d’accueil pour les oiseaux migrateurs hibernants, et accueille près de 30 000 flamants roses qui font sa fierté.

La Camargue, c’est aussi des siècles de traditions qui n’appartiennent qu’à elle. Aujourd’hui provençale, elle fut un territoire à part entière jusqu’à la fin du XXe siècle, entre Languedoc et Provence. La croix de Camargue ou « croix des Gardians » en reste l’emblème.

Pour mieux comprendre la zone naturelle du parc naturel régional de Camargue comme pour avoir un aperçu sur la richesse culturelle de la région, le musée de la Camargue est une belle entrée en matière. En extérieur, le sentier de 5 km environ traverse les espaces naturels les plus emblématiques de la Camargue, longeant un canal, des rizières et des marais, en passant par une cabane de gardian : les chaumières camarguaises furent d’abord des cabanes de pêcheurs, puis devinrent les maisons des gardiens des troupeaux – « manade » - de taureaux ou de chevaux, les fameux gardians. En intérieur, le musée rassemble des collections permanentes et temporaires qui racontent les écosystèmes naturels comme les cultures locales, dans un esprit de préservation. Et toute l’année, l’agenda est chargé, avec au programme, des concerts, des spectacles, des projections, des conférences et des fêtes…

Informations pratiques : A retrouver au mas du pont de Rousty, à Arles, tous les jours de 9h à 18h d’avril à septembre, et de 10h à 17h d’octobre à mars. De novembre à janvier, le musée ferme tous les week-ends en dehors des vacances scolaires.

Les flamands roses de Camargue
Les marais de Camargue
Les gardians de Camargue
L'église des Saintes-Maries-de-la-Mer

La réserve naturelle des Coussouls de Crau

Entre l’étang de Berre et la réserve naturelle des marais du Vigueirat s’étend la vallée de la Crau, issue d’un alluvion de la Durance qui descend des Alpilles pour rejoindre la Méditerranée. Il s’est asséché il y a quelques 10 000 ans pour laisser place à un limon aride et à un microclimat unique. Aujourd’hui, la steppe sèche de la réserve naturelle des Coussouls de Crau s’étend sur près de 8000 hectares. Les bergers ont profité de ses «cossouls » - étendues d’herbes sèches – pour la patûre pendant des siècles, entretenant naturellement les écosystèmes. Au printemps, on y voit encore largement les brebis qui paissent avant de monter à l’estive, vers les sommets alpins.

On y compte aussi 150 espèces d’oiseaux typiques des steppes méditerranéennes, des insectes et des reptiles endémiques. Pour les passionnés, rendez-vous à Saint-Martin-de-Crau, à la Maison de la Crau, pour découvrir tout sur le site naturel, avant de partir en randonnée. Le sentier le plus connu est le sentier de Peau de Meau, sur 5 km et ponctué de panneaux explicatifs. Pour limiter le nombre de visiteurs et préserver la Crau, la balade nécessite une autorisation de la maison de la Crau, ainsi qu’un accès payant, valable pour deux jours, de 3 € en plein tarif et 1 € en tarif réduit.

La Réserve naturelle des marais du Vigueirat

En plein centre de la réserve Biosphère UNESCO de la Camargue, la réserve naturelle nationale des marais du Vigueirat a un statut spécial en raison des marais qui l’ont formée. Contrairement à la vallée de la Crau, les marais de Vigueira rassemblent les paysages les plus typiques de la Camargue, pourtant variée avec :

  • Les sansouires, ou pré-salé du bord de mer
  • Les marais d’eau douce et les étangs
  • Les roselières, ou poussent les roseaux, les joncs, les iris d’eau…

Un petit centre d’accueil vous informe sur les espèces de la faune et de la flore locale. C’est aussi le point de départ des nombreuses visites guidées, généralistes ou thématiques, adaptées à toute la famille. Le petit plus pour les plus jeunes : un minibus vous emmène au cœur de la réserve pour ne profiter que de l’essentiel. Suivant les formats de visite, comptez 2h30 à une journée complète. Et plus original, profitez d’une visite à cheval ou en calèche.

Vous préférez un bain de nature en solitaire ? Empruntez l’un des cinq sentiers thématiques de l’Etourneau, sur environ 6 km. Comme dans la Crau, il faut vous acquiter d’un droit d’entrée de 6 € à partir de 13 ans, de 3 € entre 6 et 12 ans. Les sentiers sont gratuits aux moins de 16 ans. Droit

Un héron cendré dans les marais du Vigueirat

Coup de cœur : la visite d’une manade de Camargue

La nature sauvage de la Camargue n’oublie jamais ses habitants qui y ont ancré leurs traditions. Au détour d’une balade, on croise toujours un taureau, un cheval… la manade n’est jamais loin. Ici, les troupeaux de chevaux et de taureaux – les manades - se promènent en liberté, guidés par un gardian, monté à cheval. Ils appartiennent aux élevages dit « extensifs » et sont destinés aux courses camarguaises, aux férias et fêtes taurines, à l’équitation… En pleine réserve naturelle de Camargue, ces élevages participent à la préservation des écosystèmes, en limitant, notamment, la prolifération des espèces végétales invasives, et permettent à de nombreux oiseaux et insectes de vivre à leur côté. C’est un cercle vertueux.

Profitez de la visite d’une manade de Camargue : les manades sont nombreuses, et les manadiers ont le sens de l’accueil, toujours ravis de partager leurs traditions. Ils proposent en général des randonnées à cheval, des dégustations de produits locaux, une découverte de la ferrade et du tri des taureaux, et, souvent, en été, vous pourrez participer à une grande fête camarguaise.

Une manade en ville
Les poulains dans leur élevage
Chevaux camarguais dans les marais
Une manade de taureau

Bonus : les secrets de la croix camarguaise, ou « croix des gardians »

Sur les frontons des églises, réhaussant l’entrée des maisons, au cou des gardians… la croix de Camargue est partout, et on la voit même à Marseille, jusqu’à Toulon. Malgré son allure très traditionnelle, elle date seulement des années 30, alors qu’on cherchait un symbole qui rassemble les traditions du pays d’Arles. Très ancrée dans la tradition chrétienne, la croix camarguaise rassemble :

  • La croix chrétienne formée par les tridents de gardians, pour représenter la foi
  • Le cœur, symbole des Saintes-Maries – qui ont donné leur nom aux Saintes-Maries-de-la-Mer -, pour représenter la charité. Selon la légende, les trois femmes disciples de Jésus-Christ seraient venues s’installer en Camargue, aux Saintes-Maries-de-la-Mer. C’est un lieu de pèlerinages majeur pour les communautés gitanes, l’occasion de fêtes ferventes.
  • L’ancre des pêcheurs, pour symboliser l’espérance
La croix de Camargue