Un modèle remis en cause par la pandémie
Le dernier Baromètre EPSA-IFTM réalisé du 15 août au 24 septembre 2021 auprès de plus 500 voyageurs d’affaires met en lumière l’évolution du secteur sur les dix dernières années.
La croissance constante des dépenses liées aux voyages d’affaires a bien entendu connu un arrêt brutal en 2020 : ce sont plus de 20 milliards de dépenses de moins qu’en 2019. Lente et progressive, la reprise s’est tout de même amorcée en 2021 malgré de profondes remises en question sur le sens des voyages d’affaires et la manière de se déplacer.
L’essor du télétravail et le boom de la visioconférence ont permis aux entreprises d’explorer d’autres modèles, à commencer par des déplacements plus réfléchis et une prise de conscience de leur impact carbone. Le baromètre précise en effet que "20 à 30% des déplacements ont disparu du fait des outils digitaux, des nouvelles habitudes et des considérations RSE". Car pourquoi envoyer un salarié 24h en Europe pour une réunion de deux heures qui aurait pu avoir lieu en visio ? Les réunions hybrides, mixant présentiel et distanciel, ont elles aussi gagné en popularité avec la pandémie.
Pour les entreprises, si la réduction des coûts est un aspect non négligeable, la maîtrise de leur empreinte carbone est devenue un enjeu prioritaire pour 37% d’entre elles (+9 points par rapport à 2020 et +25 points par rapport à 2019).
Du côté des salariés, les mentalités évoluent en parallèle vers une reprise plus verte : 29% se déclarent prêts à remplacer la majorité de leurs déplacements par des visioconférences. 32% opterairent pour le même rythme de voyage mais en privilégiant des transports moins polluants.
Un état des lieux qui permet d’imaginer quelles seront les grandes tendances du voyage d’affaires dans les années à venir…
Les grandes tendances 2022 du voyage d’affaires
- Le contact humain au cœur de la reprise
Les réticences liées aux aléas de la pandémie demeurent, mais les voyages d'affaires sont tout de même dans l'esprit des gens, avec 72% des voyageurs d'affaires désireux de se déplacer en 2022 si le motif est jugé nécessaire. Le télétravail a encouragé d’autant plus les salariés à se rencontrer en personne. Car si la visioconférence a fait ses preuves, elle ne peut pas toujours se substituer à la valeur humaine d’une réunion en face à face.
- Des politiques voyages repensées, modernisées
Les employeurs cherchent aujourd’hui les moyens de rendre les voyages moins stressants et plus efficaces. Cela passe aussi bien par la technologie (paiements de voyage mobiles sans frais et cartes virtuelles, assistance 24/24 en cas de problème, facilité de réservation, etc.) que par une valorisation des déplacements. L’entreprise Bloomberg offre par exemple aujourd’hui à ses 20 000 employés dans le monde une indemnité de déplacement quotidienne de 75$.
- Des transports plus verts
En France, les transports terrestres voient leur cote de popularité grimper au détriment de l’avion. Toujours selon le baromètre EPSA-IFTM, le train gagne du terrain pour 71% des sondés (+5pts par rapport à 2020), suivi par la voiture de location (12%). Les utilisateurs sont en demande de mobilités faciles et écologiques qui minimisent les risques liés à la crise sanitaire, mais aussi d’applications qui les aident à se déplacer.
- Voyager plus longtemps et mieux profiter
Le bleisure, à savoir la contraction anglaise de business et leisure (loisir), risque fort de démontrer qu’il n’est pas seulement un phénomène de mode des dernières années. Quitte à prendre l’avion pour aller loin, les voyageurs d’affaires pourraient souhaiter en profiter pour mieux découvrir un pays et faire de chaque déplacement un voyage mémorable. Aux entreprises de s’adapter pour mieux attirer de jeunes talents en quête de ce type d’expériences…