Les monuments de Rouen

Malgré les destructions de la Seconde guerre mondiale, la ville aux cent clochers a gardé une beauté architecturale incomparable. De maisons à pans de bois en petites rues charmantes, profitez d’une balade à la découverte des monuments de Rouen.
30 janvier 2024

La cathédrale Notre-Dame de Rouen

Immortalisée par Claude Monet en 28 toiles, la cathédrale Notre-Dame est un incontournable de votre séjour à Rouen. Avec celles de Reims, Paris, Amiens et Beauvais, elle compte parmi les cathédrales les plus hautes et les mieux préservées d’Europe. Elle est l’une des rares à avoir conservé son palais archiépiscopal.

En posant ses premières pierres dans le Haut Moyen âge sur les vestiges d’une église romane, la cathédrale Notre-Dame de Rouen a grandi à travers les siècles pour être ce qu’elle est aujourd’hui à partir du XVIe siècle environ. Sa façade occidentale comme ses vitraux témoignent de l’évolution du style gothique : les deux portails des bas-côtés restent proches des styles romans, tandis que toutes les parties supérieures montrent un pur style gothique flamboyant.

Dès 1892, Monet qui séjournait à Rouen, fut saisi par les jeux de lumières sur les ornements de la pierre, notamment sur la façade occidentale, évoluant au grès des heures du jour. Il saisit alors les lumières, aux différents moments de la journée, d’abord du côté de la cour d’Albane, en extérieur, puis, en intérieur, sur la façade occidentale. Il pouvait alors peindre simultanément jusqu’à 14 toiles.

L’extérieur de la cathédrale est spectaculaire, et l’intérieur renferme des trésors, comme des tableaux de peintres flamands, un statuaire du XVIIIe siècle… La cathédrale accueille aussi la sépulture des ducs de Normandie, dont Rollon, chef viking, premier duc de Normandie et fondateur de la Normandie au début du XIIe siècle. Le cœur du roi d’Angleterre et duc de Normandie Richard Cœur de Lion y a également été déposé.

Informations pratiques :

En visite libre, l’église est ouverte toute l’année. Des visites guidées sont proposées toute l’année par l’office de tourisme.

Le portail des Libraires de la cathédrale Notre-Dame de Rouen
La façade occidentale de la cathédrale Notre-Dame de Rouen
Le grand portail de la cathédrale Notre-Dame de ROuen
Les dentelles de la façade occidentale de Notre-Dame-de-Rouen

Le Gros-Horloge

Classé au monuments historiques, le Gros-Horloge est emblématique de la ville. Créé au XIVe siècle, il est un pavillon de style Renaissance, surplombant une arche, qui enjambe une jolie ruelle. Installé sur l’ancienne porte Massacre, le pavillon tient lieu de support pour une grosse horloge astronomique datant du XIVe siècle – d’où son nom actuel -. Il est accolé à un beffroi qui fut créé au même moment, pour accueillir les cloches de la ville.

Regardez bien l’horloge : l’heure n’est indiquée que par une seule aiguille, et sous le chiffre VI, une ouverture laisse apparaître un « semainier ». Chaque jour de la semaine, à midi pile, apparait, dans son char, la divinité qui représente le jour, avec :

  • Diane pour le lundi,
  • Mars pour le mardi,
  • Mercure pour le mercredi
  • Jupiter pour le jeudi
  • Vénus pour le vendredi,
  • Saturne pour le samedi
  • Apollon pour le dimanche

Au-dessus du cadran, un globe indique quant à lui les phases lunaires.

L’arche est richement décorée de nombreux thèmes de la Renaissance, et si vous regardez bien, vous trouverez un ange qui a la tête à l’envers : il serait l’œuvre d’un ouvrier mécontent.

A l’intérieur du pavillon, le musée du Gros-Horloge permet de voir les mécanismes, les cloches municipales ainsi qu’un vrai atelier d’horlogerie. La visite du musée vaut le détour rien que pour la plateforme supérieur, qui offre un magnifique panorama sur les toits de la ville et la cathédrale.

Informations pratiques :

Le musée est ouvert tous les jours sauf le lundi, comptez 7,5 € la visite au tarif plein, 3,80 € pour les 6-18 ans et tarifs réduits, et l’entrée est gratuite pour les moins de 6 ans.

Le Gros horloge à Rouen

Au milieu des maisons de ville, le Donjon de Rouen est le seul vestige d’un château fort construit par Philippe Auguste en 1204. La forteresse domina la ville pendant 5 siècles, et Jeanne d’Arc sera prisonnière de l’une de ses tours du 23 décembre 1430 au 30 mai 1431. Il n’en reste aujourd’hui que les fondations. Le procès aura lieu dans le Donjon que l’on peut encore visiter et que l’on appelle aujourd’hui la « Tour Jeanne d’Arc ». Le reste du château est rasé en 1590 lors des guerres entre protestants et catholiques.

Visite dans le noir à la lampe torche, parcours de jeux pour les enfants, Cluedo géant, escapes games historiques et thématiques… En plus des visites libres, la programmation est riche et variée !

L’Historial Jeanne d’Arc et l’église Sainte-Jeanne-d ’Arc

Connaissez-vous l’histoire de Jeanne d’Arc ? Après avoir entendu la voix de saints de l’Eglise chrétienne l’exhortant à libérer la France de l’occupation anglaise, la jeune bergère parvient à convaincre Charles VII, futur roi, de la laisser mener les troupes françaises jusqu’à Orléans. Là, elle libère Orléans du joug anglais, mène le roi à son sacre, à Reims. Elle est hélas capturée à Paris, puis vendue aux Anglais, et menée à Rouen, sous possession anglaise où elle sera jugée au palais archiépiscopal puis condamnée pour hérésie. Elle mourra brûlée vive place du Vieux Marché, où se dresse aujourd’hui l’église Sainte-Jeanne-d’Arc.

Erigée en 1979, son architecture reprend sous des lignes contemporaines la forme d’un bateau Viking renversé, un classique des églises normandes traditionnelles. De l’intérieur, on peut voir la structure en bois. Datant de la Renaissance, ses vitraux sont ceux de l’ancienne église Saint-Vincent, de la rue Jeanne d’Arc, qui fut détruite lors des bombardements de 1944.

Pour suivre les grandes étapes de Jeanne d’Arc à Rouen, une promenade en ville avec un audio-guide est proposée par l’Office de Tourisme. LHistorial Jeanne d’Arc propose quant à lui une immersion au XVe siècle, sur les pas de la petite bergère. Le parcours est adapté à toute la famille, et de haute technologie : vous serez guidé par l’hologramme de Juvénal des Ursins, jusqu’au procès qui la réhabilita. Bataille d’Orléans, sacre de Reims, bucher de la place du Vieux Marché… vous assisterez à tout. Et les tout-petits de 3 à 6 ans pourront même profiter d’un parcours ludique rien que pour eux.

Informations pratiques :

A retrouver au 7 rue Saint-Romain, du mardi au dimanche, de 10h à 19h. Comptez 11 € pour le plein tarif, 8 € en tarif réduit. L’entrée est gratuite pour les enfants de moins de 6 ans.

Le toit de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen

La Maison Sublime de Rouen

Dans les sous-sols du palais de Justice se cachent les fondations de la Maison Sublime de Rouen, le plus ancien monument juif de France, et probablement d’Europe. Il fut découvert en 1976, et ne se visite que depuis 2022 : il a encore beaucoup de secrets à découvrir.

Rouen est l’un des plus anciens foyers d’archéologie juive en Europe. Les bâtiments du quartier juif de la ville montrent leurs premières traces vers 1100, et la ville accueillit une importante communauté juive au Moyen âge, dont une académie rabbinique. On pense que la Maison Sublime fut une école rabbinique, une yeshiva, mais rien n’est sûr et les spécialistes continuent à débattre de la fonction des lieux. On peut encore admirer les escaliers, les voutes et les espaces. Les nombreux graffitis gravés dans la pierre donnent quelques indications. Le nom du monument vient d’une citation du Livre des Prophètes, parmi les graffitis, «  que cette maison soit sublime ! ».

Informations pratiques :

A retrouver au 36 rue aux juifs. La Maison Sublime ne se visite qu’en visite guidée. Comptez 9,50 € au tarif plein et 8,50 € au tarif réduit.

L’Aître Saint-Maclou

Laître Saint-Maclou est l’un des seuls ossuaires encore existant en Europe. Alors que la paroisse Saint-Maclou fut fortement peuplée au XIVe siècle, la peste noire vint sévir avec violence. Face au nombre grandissant de décès, il fallut créer un nouveau cimetière, ou « aitre », en ancien Français. Au fil des siècles et des épidémies successives de peste, le « Grand aître » est agrandi par des galeries souterraines servant d’ossuaires. Au XVIIe siècle, les nouveaux bâtiments supérieurs seront destinés à l’éducation, et au XVIIIe siècle, alors que l’on a un nouveau rapport à la mort et au défunts, l’aître n’accueillera peu à peu plus aucun défunt, mais au XIXe siècle, un pensionnat de jeunes filles, et dans les années 40, l’école des Beaux-Arts. De quoi frissonner de peur dans les salles de classes…

De ses fonctions funéraires à ses fonctions éducatives, tout le mystère de l’aître Saint-Maclou vient de sa diversité dans ses usages. L’aître se visite aujourd’hui, en visite libre ou visite guidée pour son histoire, pour ses légendes, mais aussi pour ses propositions en art contemporain. La visite audioguidée en immersion suit le Fossoyeur qui vous contera l’histoire des galeries ossuaires comme des beaux bâtiments, les légendes et les anecdotes, avec une version pour les adultes – 5 €-, et une version pour les enfants – 3 €.  Découvrez aussi les expositions d’art contemporain et, un dimanche par mois, la visite guidée est jumelée à un atelier d’initiation à la céramique, pour 23 € par personne, sur inscription.